top of page

 

La Croix du vieux Retord 

 

 

 

 

La Plaque des Maquisards

 

 

En l’an quarante-six, l’idée, un jour, me vint

De placer en Chapelle, sur le mur extérieur

En souvenir de ceux qui eurent grand malheur

Quelques lignes gravées, rappelant leur destin

 

J’en fis part aux amis – leur nom était QUINTRIC –

Et j’en fis part aux jeunes du village

Les premiers m’approuvèrent et les seconds m’aidèrent

Par deux petites fêtes, à en payer l’ouvrage

 

Ouvrage qui, plus tard, en heures moins tragiques,

Suite à composition peut-être un peu austère

Oû je dus m’inspirer avec grand regret

Fut offert aux talents de cher Monsieur Monnet

 

Cette pierre gravée restera le symbole

Des très lourds sacrifices que certains ont du faire

En des jours douloureux et beaucoup plus d’amères

Au cours de durs combats d’une guerre un peu folle

 

Or, depuis très longtemps j’avais eu connaissance

Que ne devait rester de l’ancienne Chapelle

Du très haut lieu de RETORD que ruines pas très belles

Ignorées par beaucoup, n’étant qu'amas de pierres

 

Semblables à toute ruine et sans grande apparence

Mais dignes de respect: église et cimetière

De l'ancienne paroisse fondée au dix-septième

Sur l'immense plateau des sommets du Retord

 

Grâce au don généreux du chanoine GOUJON

A la dextérité et au très gros effort

Des gens de la montagne. Peu importe leurs noms:

Beaucoup ont disparu en la fin du vingtième

 

En des lieux moins arides, au nom de la Vézeronce

El l'an dix-huit-cent, plus cinquante deux,

Est née autre chapelle: un souvenir heureux

Devant marquer l'ancienne qu'envahissaient les ronces.

 

A qui appartenaient les ruines en question ?

Avait-elle joué la loi de la trentaine ?

Il fut envisagé que le propriétaire

Du terrain, ne ferait, aucune opposition

 

J'allais le consulter, c'était un MÜLMATTER,

Qui alors habitait en la ferme indiquée,

Et, je me souviens bien: il me fut signalé

Qu'il ferait l'impossible pour qu'il soit protégé

 

Le peu qui serait fait pour garder à ces pierres

Le respect qu'on leur doit... qu'il fallait mentionner

Par une simple croix, par quelques mots gravés,

En laissant souvenir à la postérité.

 

Abbé Frédéric TARPIN-BERNARD

Curé du Grand Abergement

de 1940 à 1978

 

 

bottom of page