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Narmont (Lalleyriat) - 1.090 m

Narmont

 

Située au dessus de Lalleyriat, la ferme de Narmont se situe à proximité de la ferme de la Fontaine, elle était la propriété de la famille MERMILLON de Montanges et n'était alors qu'une grange sans étage. Elle fut achetée en 1881 par Francois VION DURY (né en 1825) pour 8 000 francs, et jusqu'en 1968, cette ferme a été habitée et exploitée par Victor VION DURY et sa famille.

 

Les enfants descendaient seuls à l'école à Lalleyriat puis au catéchisme au Poizat avant de remonter. La ferme possédait jusqu’à 12 vaches, 2 bœufs, pas de cheval, 18 moutons,1 cochon, pas de chèvre, 15 poules, 3 oies. Le beurre était descendu au village pour être vendu, aucun fromage n'était produit sur la ferme. De l'orge et des betteraves étaient cultivés, il n'y avait pas d'arbres fruitiers. Les labours étaient faites avec des bœufs et les bois étaient également tirés par des bœufs. 

 

C'est à partir de 1969 qu'elle ne fut plus habitée.

 

Elle se trouve à quelques pas de la ferme de la Fontaine ainsi qu'une aire de décollage de parapentes qui atterrit face aux Clairmontelles.

 

L'étymologie de Narmont est comparable à celles du "Schwarzenberg", "Nigrimontis" ou "Nigromonte" en Europe... un oronyme, « noir mont, noire montagne », composé de l'adjectif « noir » et de « mont »... qui représente généralement une montagne couverte de sapins.

 

http://henrysuter.ch/glossaires/topoN0.html#narmont

 

 

 

Marc-André COTTON (lire ici) dans "Une enfance dans le Jura pendant la Seconde guerre" nous livre ses réflexions personnelles:

 

« Lorsque je démarrai la présente recherche, mon intention était simplement de découvrir l'enfance de Liliane et Maurice, passée dans le Jura, une région que je connais maintenant depuis quelques années... 

 

Je découvris peu à peu que le vécu de Liliane et Maurice me touchait plus particulièrement. Bien qu'étant de la génération de mes parents, ils m'évoquaient mes grand-parents maternels qui, comme eux, avaient des origines paysannes. Leur mode de vie me rappelait les fermes de Haute-Savoie que je côtoyais durant les vacances de mon enfance. Ils me parlaient de la France dont mon grand-père paternel était originaire.

 

À travers leur récit, je réalisai peu à peu l'histoire de cette région frontalière de l'Ain, si proche de la Suisse où j'avais grandi. J'eus le désir d'approfondir le vécu des enfants du Jura par d'autres témoignages existants. Au fil des lectures, m'apparut l'importance qu'avaient eue les traumatismes de guerre dans ce qu'est aujourd'hui l'inconscient collectif français. Par contraste, je saisissais mieux l'incompréhension réciproque qui sépare la Suisse - préservée des horreurs de la guerre - de ses proches voisins et commençai à réaliser la profondeur de nos vécus occultés.

 

« Maurice descend péniblement de son tracteur et s'approche en boitillant. Une arthrose à la hanche le fait toujours souffrir, mais il s'en accommode comme il peut. Maurice veut bien me parler de son enfance, à Narmont, dans une ferme isolée du plateau de Retord (Ain), avec sa sœur Liliane et leurs deux parents. Rendez-vous est pris à la ferme, une vieille bâtisse dans laquelle il vit encore avec sa sœur.

 

La demeure est sombre. Liliane m'accueille dans la cuisine où se tient l'indispensable poêle à bois, unique source de chaleur de la maison. Elle aussi a des choses à dire de leur vie commune, passée sur la montagne puis au chevet de leurs parents malades, et enfin l'un avec l'autre. « Les parents sont partis jeunes. On s'est trouvé les deux et si l'un partait, l'autre était seul, ça posait un problème. » (2) Elle vient de traire leurs quelques vaches, de nourrir ses lapins, et nous nous installons autour d'une petite table à manger recouverte de toile cirée.

 

J'aimerais comprendre la puissance des sentiments qui les lient à ce lieu, à cette vie qui semble s'être arrêtée entre deux guerres. Quelles souffrances ont figé leurs destins ? Quelles fidélités les ont tenus ensemble au point de ne pouvoir fonder leur propre famille, de n'avoir eux-mêmes des enfants ? »

 

 

Ici a vécu...

Famille VION DURY

 

- François VION DURY (né en 1825)

- Victor VION DURY

 

En 1873 7 personnes y vivaient

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