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Delphine ARENE

Il y a 130 ans, le 22 avril 1886, Delphine Arène naissait à Nantua, toute la presse régionale s'en est fait l'écho (à lire ici).

 

Pour beaucoup d’entre nous, Delphine Arène fait partie de la dernière génération d’écrivain-imprimeur de Nantua qui a su porter haut et fort une presse régionale indépendante, contribuer à élever le débat et apporter une riche contribution littéraire à notre Haut Bugey.

 

Delphine c’est notre écrivain régional qui a été publiée dans toutes les bonnes feuilles de notre presse régionale, Delphine c’est aussi le « chantre Â» du Retord, qui l’a bien sûr loué (du lat. laudate),  défendu haut et fort et en toutes occasions et s’en faire le porte-drapeau.

 

En septembre 1975, quelques mois après sa disparition, Visages de l'Ain a édité un n° spécial sur Delphine Arène, le voici en format numérique ci-dessous.

Pour commémorer le 130eme anniversaire de sa naissance, nous voulions revenir sur ses racines, faire ressortir le « coquetèle Â» étonnant de la diversité de ses ancêtres et également mettre en lumière toutes ses origines et révéler ses racines varoises anciennes et très peu connues.

Dans ses colonnes du 4 juillet 1886, l’Abeille du Bugey et du Pays de Gex récapitulait les naissances du deuxième trimestre 1886 sur Nantua:  Amable Marguerite Félicienne « Delphine Â» Arène y figurait parmi d’autres enfants de Nantua : Baudin, Mourlevat, Hugonnet ou Durafour… l’acte de naissance n°16 a même été signé par le maire de l’époque, Camille Baudin.

Deuxième enfant de Julien Arène et de Zulma Masson, Delphine a grandi  au sein d’une fratrie de 4 garçons. Elle a été marquée, notamment, par le décès de son frère ainé, Joseph Adolphe « Auguste Â», adjudant au 63ième Régiment d’Artillerie décédé dans l’Aisne le 24 mars 1918 à l’âge de 33 ans.

 

Cette guerre de 14/18 a été doublement douloureuse pour Delphine, en effet, en perdant son frère Auguste, elle a également perdu tragiquement, René Henri, homme avec lequel elle avait envisagé un avenir commun et qui était le meilleur ami de son frère disparu pratiquement en même temps.

 

 

 

 

 

«  Ils ne reviendront plus, les Morts ;

C’est eux qui m’attendent, si sages

D’avoir, pour sortir des orages,

D’un seul coup, bu la coupe à pleins bords Â»

 

Regrets - Les Petites Heures - 1923

Delphine Arène 

 

Les racines de Delphine puisent leur force loin dans le terroir bugeysien (ou bugiste) mais aussi jurassien. Représenté du côté paternel, par la famille Arène et la famille Goyffon et du côté maternel par les familles Masson et Charvieux.

Les Arène, trois générations d’écrivain-imprimeur

 

 

Auguste, Julien, Delphine, trois catholards, observateurs attentifs et vigilants de la société, ont, sur plus d’un siècle dans leur imprimerie familiale à Nantua,  digéré, informé et communiqué l’ensemble des informations aux populations du Pays de Gex et du Bugey.

 

Auguste né en 1813 à Bourg en Bresse représente le début de cette lignée et après quatre lancements de titres, a finalement trouvé en 1853 le bon format avec l’Abeille du Bugey et du Pays de Gex.

 

C'est probablement au cours de son exil à Genève en 1849 qu'il a écrit le Chant National des Montagnards de l'Ain: La Bugeysienne.

Une famille provençale très ancienne

 

 

Mais cette « abeille du Bugey et du pays de Gex » vient en fait des bords de la méditerranée d’où elle est partie avec Marcellin Arène pour rejoindre Bourg-en-Bresse. On a pu remonter vers 1520 avec un Pierre Arène du village de Sollies aux origines ancestrales et varoises des Arène.

 

Six générations plus tard, la lignée s’est scindée et pour une raison encore inconnue Marcellin Arène, né en 1790, quitta le Var pour venir travailler à Bourg. C’est probablement avec une recommandation professionnelle de son père Pierre Arène, serrurier de son état qu’il est devenu apprenti serrurier à Bourg en Bresse chez Amable Joseph Maréchal qui d’ailleurs deviendra son futur beau-père.

 

Par ailleurs, pour faire taire toute ambiguïté d’appartenance littéraire en raison d’une homonomie par trop évidente, nous pouvons affirmer qu’il n’y a aucune « connexion Â» familiale avec l’écrivain provençal  Paul Arène.

 

De l’union Marcellin Arène et Françoise Maréchal naitra en 1813 le fondateur de l’imprimerie Arène à Nantua (Augustin) Auguste Arène qui épousera Julie « Delphine Â» Goyffon.

 

 

 

 

Une famille de chez nous…

 

 

Ainsi, l’abeille provençale vient butiner les herbages du « Chevril Â» sur la commune de Vieu d’Izenave, où Auguste finit par épouser une demoiselle Julie « Delphine Â» Goyffon, qui léguera son prénom principal à sa petite fille.

 

Mais ces quelques lignes ne suffiront pas à vous faire percevoir toute la diversité de cette famille très ancienne du Haut Bugey. Enracinée dans la Combe du Val depuis le quinzième siècle. Emilien Goyffon, arrière-grand-père de Delphine a fait la campagne de Russie, il en est revenu tout auréolé et a épousé Marie Louise Alleyme issue d’une vieille famille du Haut Bugey et un de ses petits neveux est même devenu… curé de Brooklyn !

 

Et d’autres ancêtres villetois et  jurassiens

 

 

Tout commence avec Zulma… plus précisément Marie Ernestine « Zulma Â» Masson qui a épousé à la fin de l’été 1882 Julien Arène, fils d’Auguste Arène et de Delphine Goyffon.

 

Zulma est née à Priay dans l’Ain, elle a obtenu son brevet d’institutrice en juillet 1874 dans la lignée de son père Adolphe Masson qui était  instituteur à Priay. Mais, ayant élevé 5 enfants, elle n’a jamais pu exercer et a su fortement seconder son époux Julien Arène dans son métier de journaliste et d’imprimeur.

 

Les deux branches des parents de Zulma ne sont pas très éloignées de Nantua, son père et les ancêtres de son père sont tous originaires du Jura, Adolphe étant né à la Latette, le berceau se situant à proximité au Fraroz.

 

Margueritte Charvieux, la maman de Zulma a ses origines, elle, à Villette sur Ain ou tous les noms de ses ancêtres et ascendants « fleurent Â» bon cette campagne généreuse aux bords de l’Ain  qui ne sont ni la Dombes, ni la Bresse mais pas encore le Bugey…

 

 

 

Toute la sensibilité de Delphine s’est nourri de cette « alchimie généalogique Â» comme également de son histoire personnelle, seule cette alchimie a permis de faire émerger tous les talents de notre poétesse régionale et nous offrir le meilleur d’elle-même. En effet, nous ne pouvons approcher toute la diversité d’un être sans en comprendre et en percevoir toutes les nuances subtiles et insoupçonnées au travers de ses gènes et de ses aïeux.

 

Même si l’extraordinaire  complexité d’un être ne peut se résoudre à cette formule ésotérique et galvaudée d’ADN, il est certain que nous sommes le fruit de nos racines et qu’il est essentiel de savoir qui nous sommes pour savoir où nous allons.

 

Merci à toi Delphine de nous avoir donné ces pistes pour le savoir.

 

 

 

 

 

 

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