top of page

Retord et ses fermes de 1950 à nos jours

 

(ou comment peut-on en arriver à instaurer

des péages sur le Retord ?)

 

 

 

 

 

 

 

 

Les fermes de Retord ont été fortement endeuillées durant les deux guerres mondiales du XXème siècle. Toute l’économie rurale a été comme assommée, voire anesthésiée, sans oublier les nombreuses fermes incendiées, notamment près des axes de circulation. Les fermes isolées ont été, en général, plutôt préservées.

 

Plus de résineux et moins de prairies...

 

Les propriétaires de terres ou plutôt de prairies n’avaient plus de revenus: l’absence d’animaux a favorisé les friches. De ce fait, la politique aidant sous forme de primes, de très nombreuses combes verdoyantes ont été plantées en résineux, comme la prairie du POIZAT, celle des combes de CHAMBLARD entre autres, pâturages et espaces perdus à jamais. Cependant, la plupart des exploitations importantes, de 80 à 200 ha sont restées en prairie pour notre plus grand plaisir aujourd’hui.

 

...mais encore du lait et du Comté !

 

Entre les années 50 à 65, les grandes fermes ont été exploitées

pour la production laitière et la fabrication sur site du

fameux comté. C’est ainsi que des zones AOC ont Ã©té créées.

Le Haut-Bugey a été intégré en AOC ce qui a permis aux

fromageries de BRENOD et de SAINT MARTIN DU FRESNE de

subsister et d’être rentables encore aujourd’hui.

 

 

Les génisses ont remplacées les vaches à lait...

 

En ce qui concerne les fermes du cÅ“ur de Retord, la moitié était composée d’exploitants locaux, l’autre d’exploitants venant du Pays de Gex. La fabrication du comté sur site a cessé en 1965. La Suisse proche achetait les productions à un bon prix et permettait surtout un affouragement ainsi qu’une production de céréales et d’ensilage sur place. Les éleveurs locaux ont cessé la fabrication du comté (fermeture des fromageries), les marchés changeant d’orientation. Seuls les éleveurs locaux non concernés ont résisté jusqu’en 68,  tels ceux du TUMET, de PRA DEVANT, du CHATELET, de la ferme de RETORD.

 

Donc vers les années 60/65, une nouvelle orientation se dessine. Tous ces pâturages libérés de la production laitière devenaient disponibles pour l’élevage des génisses, mises en pension. Ces unités de 30 à 50 animaux étaient plus faciles à gérer.

 

 

 

 

 

... en exploitations individuelles,

 

C’est ainsi que trois exploitations ont subsisté de façon traditionnelle : PRE NEYRET, le CHATELET, que j’ai exploitées pendant quarante ans et qui accueillent encore aujourd’hui 90 animaux sur 90 ha, MERLOGNE et CUVERY exploitées par un éleveur local sur 150 ha pour 120 bêtes et la ferme de la VEZERONCE qui sur 200 ha est exploitée toute l’année pour un élevage de Charolais de 160 à 180 unités

 

ou en groupement !

 

Pour d’autres, c’est donc l’occasion de passer d’un type très individuel à la création de syndicat de sociétaires. Ces groupes sur le marché se sont donc portés locataires et gestionnaires de ces espaces disponibles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'exemple du Tumet !

 

Prenons l’exemple de la ferme du TUMET. Elle a été sous exploitée de 1958 à 1968, une partie était même en friche. Elle a été proposée à la vente en viager par les propriétaires, Mr et Mme DURTSCHI. Ceux-ci agriculteurs dans le Pays de GEX, âgés et fatigués, sans succession aspiraient à un repos bien légitime. Les exploitants tout proches, effrayés par cette surface de 200 ha, difficile à rentabiliser n’ont pas été intéressés. De plus, les époux DURTSCHI demandaient vingt mille Francs par an. Il s’est trouvé alors qu’un important syndicat d’éleveurs de la commune d’AMBRONAY (située à 40 kms du Retord) avait besoin d’espaces et de pâtures. Il s’est donc proposé acheteur, conclusion aboutie en 68.

 

Un GFA d'éleveurs d'Ambronay...

 

Après avoir posé les clôtures sur le parcours pour parquer 150 génisses, en 1969, les exploitants d’AMBRONAY et d’autres communes ont été de plus en plus intéressés, d’autant que d’autres fermes cessaient leurs activités comme la ferme "MICHAUX" à la CHARNAY avec 80 ha puis la ferme "MÛLMATTER" ou ferme de RETORD avec 180 ha, ventes réalisées entre 72 et 75, enfin la ferme de la PLATIERE de 200 ha en 1995, soit un tenement de plus de 600 ha dont deux tiers étaient en prairies.   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

600 hectares pour 450 animaux


Ce pâturage magnifique, bien exploité peut recevoir 450 animaux en moyenne à chaque estivage. L’intérêt majeur de cette grosse unité qui demande une gestion rigoureuse est qu’elle peut-être surveillée par un seul berger, les bêtes étant réparties en plusieurs lots de 100 à 120.

 

C’est ainsi que ce pâturage destiné au bétail des agriculteurs du HAUT BUGEY rassemblés au sein du Groupement Pastoral est en fait géré  par des actionnaires au sein d'un GFA (groupement foncier agricole). Ces actionnaires, propriétaires des terres ont donc la maîtrise complète des 600 ha.

 

La loi Montagne comme ultime recours ?

 

Sur quels fondements juridiques, sur quelle jurisprudence, le GFA  peut-il justifier actuellement sa position ?  voir textes ci-dessous 

 

C'est en s'appuyant sur quelle interprétation des textes que le GFA s’est cru, et s’est permis, d’appliquer une disposition nouvelle, inédite à ce jour sur le plateau du Retord, à savoir mettre en place un droit de péage pour tout groupe de personnes (promeneurs, sportifs, randonneurs,…) passant sur ses terres (à lire ici).

 

René SAUGE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(sous titres réalisés par le webmaster)

Article premier de Loi Montagne n° 85-30 du 9 janvier 1985 relative au développement et à la protection de la montagne 

 

http://legifrance.gouv.fr/

 

(Journal Officiel du 10 janvier 1985) 

 

La montagne constitue une entité géographique, économique et sociale dont le relief, le climat, le patrimoine naturel et culturel nécessitent la définition et la mise en oeuvre d'une politique spécifique de développement, d'aménagement et de protection. L'identité et les spécificités de la montagne sont reconnues par la nation et prises en compte par l'Etat, les établissements publics, les collectivités territoriales et leurs groupements dans les actions qu'ils conduisent.

 

 

 

Le Code de Tourisme a apporté des éléments complémentaires à cette loi, notamment sur les  remontées mécaniques et les pistes de ski dans les articles L342-7 et suivants.

 

http://legifrance.gouv.fr/

 

L'article L342-20 (modifié par Loi n°2006-437 du 14 avril 2006 - art. 25 JORF 15 avril 2006) est très explicite:  
 

Les propriétés privées ou faisant partie du domaine privé  d'une collectivité publique  peuvent être grevées, au profit de la commune, du groupement de communes, du département ou  du syndicat mixte  concerné, d'une servitude destinée à assurer le passage , l'aménagement et l'équipement des pistes de ski et  des sites nordiques destinés à accueillir des loisirs de neige non motorisés organisés , le survol des terrains où doivent être implantées des remontées mécaniques, l'implantation des supports de lignes dont l'emprise au sol est inférieure à quatre mètres carrés, le passage des pistes de montée,les accès nécessaires à l'implantation, l'entretien et la protection des pistes et des installations de remontée mécanique, et, lorsque la situation géographique le nécessite, les accès aux sites d'alpinisme, d'escalade en zone de montagne et de sports de nature au sens de l'article 50-1 de la loi n° 84-610 du 16 juillet 1984 précitée ainsi que les accès aux refuges de montagne.


Une servitude peut être instituée pour assurer, dans le périmètre d'un site nordique, le passage, l'aménagement et l'équipement de pistes de loisirs non motorisés en dehors des périodes d'enneigement.

 

bottom of page