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Géologie sur Retord

 

Découverte d'un gisement fossilifère des calcaires en plaquette de l’étage Kimméridgien supérieur, au nord-est du plateau de Retord (Châtillon de Michaille – Ain)

L'échelle sur la gauche est en millions d'années, le Kimméridgien se situe au-dessus de 151 millions d'années.

A l’occasion de travaux de terrassement, effectués par des engins de chantier, au Nord-Est du plateau de retord, un important affleurement des calcaires en plaquettes et laminites (couches millimétriques) du kimméridgien supérieur a été mis à jour. L’affleurement est constitué d’un empilement de couches d’épaisseur millimétriques voir centimétriques. Il est difficile du fait de la nature du site de déterminer l’épaisseur exacte du gisement, mais j’ai tout de même pu Ã©valuer une épaisseur qui doit atteindre au maximum moins d’une dizaine de mètres.

 

Voici une coupe schématique au niveau de Nantua qui permet de mieux se représenter les différentes strates dont celle du Kimméridgien (en bleu) que l'on retrouve sur Retord plus à l'est.

Ces niveaux sont maintenant bien identifiés dans le Bugey, mais du fait de la faible épaisseur des couches, et de leur faible résistance aux agents d’érosion, les affleurements sont relativement rares. Ces laminites sont toujours en exploitation dans des mines souterraines sur la commune d’Orbagnou pour en extraire le bitume après distillation. Les fossiles découverts sur ce site sont souvent de très bonne conservation. Ils sont conformes aux espèces déjà découvertes sur d’autres gisements du département de l’Ain.


Les couches rencontrées sur le site sont beaucoup moins riches en bitume que celles exploitées à Orbagnoux près de Seyssel, cependant à la cassure ou au frottement, elles dégagent une forte odeur de d’hydrocarbure. Les espèces fossiles présentent, permettent de déterminer que les dépôts ont eu lieu dans un milieu de lagune d’arrière récif, dans des eaux peu profondes.

 

De nombreuses heures de fouille des déblais ainsi que d’un petit talus dont quelques mètres avec des couches en place m’ont permis de décrire les quelques espèces fossiles suivantes.

 

Vertébrés:

 

Les poissons de petite taille, en débris ou entier, proches du genre Leptolépis sont relativement rares. On les trouve exclusivement dans les laminites parfois très fines à odeur de bitume. (échelle : 1 carreau = 1cm) 

 

Ci-dessous, des fragments de mâchoire et un spécimen avec vertrèbres en déconnexion de taille plus importante pourrait être attribués au genre Caturus.

Machoire de Caturus ?

Vertèbres en déconnection et écailles de poissons

Détail des écailles

Crustacés:


Plusieurs sortes de crustacés ont pu être identifiées. De rares Isopodes (ressemblant aux cloportes actuels) plus ou moins bien conservés ont été découverts. A noter que cette espèce a déjà été reconnue dans autre site, situé plus à l’ouest du plateau de Retord.  Une autre espèce un peu moins rare sur le site, ressemblant plus ou moins aux crevettes actuelles a été identifiée. Aucun exemplaire n’a été retrouvé entier, ce sont souvent des fragments d’appendice très allongés qui ont été mis à jour. Un seul exemplaire un peu plus complet, permet de proposer un nom de genre par les paléontologues.  

Isopodes (tailles des exemplaires: 8 mm)  

Appendices de crustacés (taille de 4 à 6 cm)  

Exemplaire un peu plus complet pouvant permettre

une identification plus précise (taille 9 cm)  

Exemplaire un peu plus complet pouvant permettre

une identification plus précise (taille 9 cm)  

Végétaux:

 

Les végétaux même s’ils sont rares, mais présents dans les laminites, sont surtout abondants dans des bancs épais, plus ou moins crayeux et à fortes odeur de bitume. Ont en retrouve des traces en surface, comme à l’intérieur des bancs. La cuticule n’étant jamais conservée, les fossiles se présentent en belles empruntes souvent peu colorées. Si le genre Zamites (proche des fougères arborescentes actuelles) avec de grandes feuilles est de loin le plus abondant, d’autres genres beaucoup plus rares, tel que Pachypteris,(fougère) Brachyphyllum, (conifere ?) ont aussi été identifiés. Enfin certains bans présentent des traces qui pourraient être attribuées à des « voiles » algaires.   

Belle plaque avec 3 exemplaires de Zamites feneonis (largeur de la plaque : 40 cm) 

A gauche : Zamites feneonis (14 cm)  

 

Au dessus : Zamites feneonis (15 cm) et Cycadoptéris sp 5 cm)

A gauche :  Brachyphyllum (6 cm)                 Ã  droite  Cycadoptéris (5 cm)

A gauche :  fragment de conifère                 Ã  droite  foliole indéterminée

Voiles Algaires ?  Tailles des deux spécimens 25 cm

Lamellibranches:


Deux sortes de petits « bivalves » ont été reconnues : des petites coquilles arrondies, parfois en connexion, se retrouvent à l’intérieur des bancs les plus épais. Un genre d’huitre du genre Exogira est présent dans un niveau très localisé.  

A gauche :  bivalves indéterminés (2cm)                Exogira (2,5 cm)

Minéraux:


Il est possible d’observer parfois entre certains bancs, des imprégnations d’oxydes métalliques. Certaines appelées dendrites, sont souvent confondues à tort avec des fossiles végétaux.   

Dendrites de manganèse (en noir) et imprégnations

ferrugineuses en jaune. Taille de la plaque : 18 cm

Photos du site:

 

A gauche, talus d'affleurement, à droite, détail des Â«laminites»

 

NB: les affleurements ont été revégétalisés

rendant le site aujourd'hui inaccessible 

Tous nos remerciements à Bruno Hugon d'Hauteville

qui nous a permis de publier ses recherches et ses commentaires

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