
Photo aérienne du 7 octobre 2017, on voit la forêt qui avance et d'ici peu elle aura "mangé" la ferme... La ferme se situait au fonds de la Combe, on reconnait bien l'enclos en pierre du jardin et sur un côté son four extérieur


Photo aérienne du 7 octobre 2017, on voit la forêt qui avance et d'ici peu elle aura "mangé" la ferme... La ferme se situait au fonds de la Combe, on reconnait bien l'enclos en pierre du jardin et sur un côté son four extérieur
La Cuaz (Le Grand Abergement) - 1.200 m
La Cuaz
(La Cua)
La ferme de la Cuaz est située (B2) au fond de la Combe de la Cuaz dans laquelle il y avait une autre ferme également, celle de Munet Perret. De la ferme on peut rejoindre la ferme de Merlogne et sa combe par un sentier situé au nord est de la ferme et parallèle au Creux de Trouvant.
L'origine de cette ferme doit se situer probablement entre 1720 et 1729, une date incomplète figure sur une pierre brisée (ci-dessous) et nous a permis de découvrir les trois premiers chiffres soit 172. Un collage numérique a permis de reconstituer la pierre d'origine avec une date incertaine (soit ici 1721) pour se représenter la pierre telle qu'elle aurait pu être sur la façade de la ferme..




Cette ferme, comme celle de Munet Perret dans la même combe, n'était pas la propriété des paysans qui l'exploitait.
Comme beaucoup de fermes sur le plateau, elle disposait de sa propre source, avait un jardin clos en pierres avec un four, probablement à double usage pour le pain et le métal.
La famille Favre a occupé pendant très longtemps cette ferme. Comme beaucoup de fermes et granges de Retord, son toit était recouvert de tavaillons. C'est en 1920 que Jules et Victor FAVRE ont posés des tôles à même les tavaillons.
C'est également dans cette ferme qu'est né vers 1880 le dernier curé de Retord Victor Emilien FAVRE.
C'est là aussi que vivait Jules FAVRE dit "Jules La Cuaz" il est mort sous la neige de son toit. C'est peut-être lui qui est en train de faire (photo de Jean Goupil ci-dessous) les derniers foins de la Cuaz ?







Ci-dessous, une photo du 20 août 1939 représente Lucie FAVRE, dernière fermière de la Cuaz qui papote entre deux randonneuses Catholardes Anne-Marie Bérod et une de ses amies qui reviennent de la Saint Roch à la Vézeronce à quelques enjambées de là.
Nous sommes à 10 jours du début de la deuxième guerre mondiale, on coulait encore des jours heureux à la Cuaz...

L'Abeille du Bugey et du Pays de Gex lança un cordial:
" A l'année prochaine ! "
tout en espérant que les événements en cours ne viennent pas contrarier pour sa prochaine édition !

Mais la guerre est arrivée jusque dans la Combe de la Cuaz... la ferme de Munet Perret a brûlé en février 1944, la ferme de la Cuaz y a échappé... mais l'exode rural avait déjà compromis la viabilité de cette ferme.
Vers la fin des années 1950, la ferme a pourtant connu une seconde vie grâce l'amicale mycologique de Bellegarde qui l'a loué.

Par la suite, malgré quelques travaux de consolidation du fragile édifice, la ferme n'a plus été occupée, voici en quelques photographies la chronique d'une mort annoncée...

1938 - Montée à skis à la Cuaz

Vers 1980

2008

2009

2010

2010
Par son seul nom de "Cuaz", désigne l'extrémité d'un terrain, la queue d´un champ, parfois en lisière de forêt voire encore la jonction de deux cours d'eau, du patois coua, vieux français coue, latin cauda, « queue ».
http://henrysuter.ch/glossaires/topoC3.html#cuaz
En savoyard, il y a deux mots pour désigner la queue kava et kouà, ce dernier est moins utilisé mais se prononce comme la ferme.